LM les fleurs s’expose à la Galerie.
Il n’y a qu’à se baisser pour trouver matière à poésie. Masaoka Shiki, poète japonais.
« Mes collages sont des jardins, plus exactement, des jardins de l’esprit.
Domaine de la poésie et de la rêverie, ils sont à la fois sauvages et cultivés.
La dignité de l’éphémère y cohabite avec le prestige des arts.
Les ornements végétaux des chasseurs-cueilleurs, les assemblages de plâtre et de brindilles de Rodin, les broderies de Louise Bourgeois, les micro sculptures en papier de Picasso forment une longue tradition de modestie dans laquelle j’essaie de faire entrer mes végétaux.
Glanées près de l’atelier, ces fleurs qui n’ont jamais pris l’avion entrent en dialogue avec l’humanité du dessin, de la gravure, de la poésie, de la photographie. Mes compositions marient des fleurs fragiles à des oscillations de l’esprit.
Derrière chaque collage se cache une longue écoute et de nombreuses tentatives.
Tout est question de mesure, de justesse, d’échelle et d’émerveillement.
En toute humilité, les fragments littéraire, graphique ou photographique répondent aux éléments végétaux. Je cherche à rendre mon intervention la plus discrète possible. En creux, cela parle du respect et du soin que l’humanité doit à ce qui l’entoure.
Avec leur économie de moyens, j’aimerais que mes compositions désignent les chemins de la vie, comme un haïku végétal. De la même manière que l’on peut passer des heures à contempler un arbre ou relire un poème, j’aimerais que ces talismans fragiles gardent assez de force et de mystère pour être regardés longtemps et veillent sur nous comme des amis.
A notre image, je l’espère, les fleurs que je compose progressent vers toujours plus d’équilibre et de lumière. »
Stéphanie Montagut